Structure bois ou béton : choisir la bonne ossature pour votre maison

09 Déc 2025
15 min de lecture
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Structure bois ou béton : choisir la bonne ossature pour votre maison

Bois et béton suivent deux philosophies constructives radicalement différentes. Le bois excelle en isolation thermique, vitesse de chantier et empreinte carbone. Le béton domine par son inertie, son isolation acoustique et sa solidité perçue. Votre choix dépend du terrain, du projet architectural, du climat local et des exigences RE2020.

Quelles différences entre bois et béton pour une maison individuelle ?

Poids, portance et fondations

Le bois massif abouté pèse environ 500 kg/m³, contre 2 400 kg/m³ pour le béton armé. Résultat : une maison à ossature bois génère des charges jusqu'à cinq fois moindres qu'une construction maçonnée de même surface. Sur sol peu porteur ou compressible, les fondations se limitent à des semelles filantes minimales, voire des micropieux allégés. Le béton, lui, réclame un radier ou des puits renforcés.

Le bois autorise les surélévations sur bâti ancien sans renforcement massif. Ajouter un ou deux étages sur une maison des années 1970 en blocs béton exige un diagnostic structure complet et une vérification des chaînages. Une surélévation béton reste rarement compatible. L'ossature bois résout le problème : montants et lisses en bois massif ou lamellé-collé, panneaux de contreventement OSB ou CTB-H, bardage léger, le tout ancré par fixations métalliques calibrées.

Le béton brille sur les grandes portées. Voiles, poutres armées et planchers poutrelles-hourdis franchissent aisément 6 à 8 mètres sans poteaux intermédiaires. En bois, dépasser 5 mètres impose des solives doublées ou du lamellé-collé. Cette capacité intéresse les projets cherchant de vastes ouvertures sans découpe structurelle excessive. Le béton résiste aussi mieux aux chocs et usages intensifs qu'une paroi légère.

Ossature bois, blocs béton, voiles béton : bases techniques

L'ossature bois, encadrée par le NF DTU 31.2, s'appuie sur des montants verticaux espacés de 40 à 60 cm, ancrés sur une lisse basse fixée aux fondations et fermés par une lisse haute. Les panneaux de contreventement (OSB 3 ou CTB-H de 9 à 12 mm) reprennent les efforts horizontaux de vent et séisme, selon l'Eurocode 5. L'isolant se glisse entre les montants, complété par un pare-vapeur intérieur et un pare-pluie extérieur sous bardage ou enduit. Épaisseur finale : 25 à 35 cm selon les besoins thermiques.

Les blocs béton, régis par le NF DTU 20.1, forment des murs porteurs maçonnés, chaînés horizontalement à chaque niveau et verticalement aux angles. L'isolation se traite par ITI (intérieur) ou ITE (extérieur), ajoutant 12 à 18 cm de laine minérale ou polystyrène. Épaisseur totale : 35 à 45 cm. Les voiles béton armé, coulés sur place ou montés en prémurs, jouent le même rôle avec une capacité portante supérieure, prisée en zone sismique ou sur bâtiments R+2 et plus.

Ces différences impactent directement les interfaces : raccordement des menuiseries, fixations de garde-corps, traversées de gaines. En ossature bois, chaque percement demande un traitement minutieux du contreventement et de l'étanchéité à l'air, résolus par doublages ou renforts locaux. Sur structure béton, les réservations se font au coulage ou par percement ultérieur, sans risque majeur de rigidité, mais les ponts thermiques restent délicats à corriger après le gros œuvre.

Mixité bois-béton : quand croiser les deux

La maison mixte bois-béton s'impose régulièrement sur les projets contemporains : soubassement ou rez-de-chaussée en béton, étages en ossature bois. Ce parti cumule les atouts : masse et inertie thermique au niveau principal, poids structurel réduit en étage, facilité de surélévation ultérieure, protection du bois par la dalle béton intermédiaire qui bloque les remontées d'humidité.

La jonction bois-béton demande un traitement rigoureux : lisse basse ancrée par chevilles métalliques sur la dalle haute, bande d'étanchéité sous lisse contre les transferts capillaires, rupture de pont thermique par cornière isolante ou débord d'isolation périphérique. Un plancher béton entre niveaux dans une maison principalement bois améliore l'acoustique des bruits d'impact et stabilise l'inertie thermique, compensant deux faiblesses structurelles du bois.

Les refends béton insérés dans une structure bois servent aussi de contreventement et supportent des charges ponctuelles élevées : poêle de masse, insert lourd, terrasse suspendue. Cette mixité augmente les interfaces et exige une coordination précise entre lots maçonnerie et charpente bois. Les délais peuvent s'allonger, et un BET structure devient quasi systématique pour valider descentes de charges et ancrages.

Performance thermique et RE2020 : atouts croisés

Isolation en ossature bois

Le bois joue un double rôle : porteur et isolant structurel. Sa conductivité thermique λ faible (0,12 à 0,18 W/m·K selon essence et taux d'humidité) limite les déperditions par les montants d'ossature. Les poteaux béton, eux, créent des ponts thermiques linéaires systématiques. Entre les montants, l'isolant biosourcé (laine de bois, ouate de cellulose) ou minéral (laine de roche) occupe toute l'épaisseur de la paroi, atteignant des résistances thermiques R de 4,5 à 6 m²·K/W sans ajout extérieur.

La RE2020 valorise fortement cette configuration : le coefficient Bbio se réduit grâce à la performance intrinsèque de l'enveloppe, et le stockage de carbone du bois diminue drastiquement l'indicateur Ic construction. Sur une maison 100% ossature bois avec isolation biosourcée, cet indicateur devient fréquemment négatif. Les calculs de FDES et ACV dynamique donnent un avantage carbone net au bois sur la phase produit, compensant largement les émissions de chauffage sur 50 ans.

L'étanchéité à l'air constitue le point de vigilance majeur : le pare-vapeur intérieur doit être continu, agrafé sans percement inutile, raccordé aux menuiseries par adhésif certifié et traversé de gaines techniques avec soin. Un test Blower Door valide la conformité en fin de chantier. Les fuites d'air résiduelles dégradent le confort hivernal et augmentent la consommation de chauffage bien au-delà des prévisions, rendant les gains théoriques du bois inopérants si la mise en œuvre reste approximative.

Isolation béton : ITI, ITE et inertie thermique

Le béton armé et les blocs béton exigent un ajout d'isolation rapportée. En ITI, un doublage intérieur sur ossature métallique ou collé reçoit 10 à 15 cm d'isolant minéral, créant une paroi totale de 35 à 40 cm. Les ponts thermiques restent nombreux : nez de dalle, linteaux, refends en retour, chaînages verticaux. Ces discontinuités diminuent la résistance thermique moyenne de la paroi et compliquent l'atteinte des seuils RE2020 sans complément isolant localisé.

L'ITE résout une grande partie de ces désordres : l'isolant rigide (polystyrène expansé, laine de roche, fibre de bois) enveloppe entièrement le gros œuvre béton, traitant d'un coup les ponts thermiques linéaires. L'inertie thermique du béton se trouve alors placée à l'intérieur de l'enveloppe isolante, stabilisant les températures intérieures aux intersaisons et limitant les surchauffes estivales si la maison bénéficie de protections solaires extérieures et d'une ventilation nocturne active. Cette configuration valorise réellement la masse du béton, contrairement à l'ITI qui place l'inertie hors de la zone thermique active.

Les bétons bas-carbone, formulés avec CEM III ou liants à faible teneur en clinker, réduisent significativement l'impact carbone de la structure et aident à passer les seuils Ic construction de la RE2020. Leur prise plus lente et leur coût légèrement supérieur freinent encore leur adoption massive en maison individuelle, mais les fournisseurs de prémurs et de béton prêt à l'emploi les intègrent progressivement dans leurs gammes standard.

Ponts thermiques, étanchéité à l'air et confort d'été

Les ponts thermiques représentent le talon d'Achille des structures béton sans ITE : chaque liaison plancher-mur génère une perte linéique de 0,4 à 0,8 W/m·K si le plancher traverse l'isolant intérieur. La correction passe par des rupteurs de ponts thermiques insérés entre dalle et mur porteur, ou par une isolation en sous-face de dalle difficile à mettre en œuvre sur chantier. En ossature bois, les jonctions mur-plancher bois restent peu conductrices, limitant les pertes à 0,1 à 0,3 W/m·K si l'isolant reste continu.

L'étanchéité à l'air s'obtient plus facilement sur une structure béton banché : les voiles monolithiques, enduits en face intérieure, forment une barrière naturelle à l'air, complétée par des joints de menuiseries soignés et un traitement des traversées de gaines. En ossature bois, la multiplicité des panneaux, lisses et montants multiplie les risques de fuites si l'exécution chantier manque de rigueur. Les deux systèmes atteignent des performances équivalentes en test Blower Door (< 0,6 vol/h en RT2012, < 0,4 vol/h visé en RE2020) si la mise en œuvre respecte les DTU et un contrôle qualité strict.

Sur le confort d'été, la maison béton avec ITE tire pleinement parti de son inertie thermique : la capacité thermique massique du béton (900 kJ/m³·K) retarde et amortit les variations de température extérieure. La structure bois, avec une inertie légère (400 à 500 kJ/m³·K), monte rapidement en température si les apports solaires ne sont pas maîtrisés. L'ajout d'un plancher béton intermédiaire, de refends maçonnés ou d'enduits lourds intérieurs compense partiellement cette faiblesse, tout en conservant la légèreté structurelle recherchée en surélévation ou sur sol fragile.

Confort acoustique, feu, durabilité : impacts réels

Acoustique des planchers et cloisons

L'isolation acoustique sépare nettement bois et béton. Un voile béton de 18 cm affiche un affaiblissement acoustique Rw de 53 à 56 dB sans traitement complémentaire. Une cloison ossature bois simple de 10 cm atteint difficilement 40 dB. Pour rivaliser, la structure bois impose un système masse-ressort-masse : doublage désolidarisé sur bandes résilientes, laine de roche dense insérée entre montants, double parement plaque de plâtre en quinconce. Ce complexe atteint 50 à 54 dB mais épaissit la cloison à 15-18 cm.

Les planchers bois concentrent les réclamations : bruits de pas, vibrations, transmission latérale par les solives ancrées dans les murs porteurs. La solution classique consiste à désolidariser le plancher de finition du plancher structurel via une sous-couche acoustique résiliente (liège, mousse, membranes spécifiques), à ajouter une masse lourde (chape sèche, panneaux lourds) et à suspendre le plafond sous les solives avec des suspentes antivibratoires. Un plancher bois bien traité acoustiquement atteint 50 à 58 dB en bruits d'impact, mais le coût et l'épaisseur augmentent sensiblement.

Un plancher béton (dalle pleine de 16 à 20 cm ou poutrelles-hourdis) affiche spontanément 55 à 60 dB en bruits aériens et 58 à 65 dB en bruits de chocs avec un simple revêtement souple. L'ajout d'un faux plafond suspendu améliore encore les performances. En mitoyenneté ou habitat groupé, cette différence oriente fréquemment le choix vers des refends béton entre logements, même si les façades et planchers intérieurs restent en bois.

Résistance au feu et conformité réglementaire

Le bois se consume lentement et de façon prévisible : une poutre en bois massif de section suffisante conserve sa capacité portante pendant 30 à 60 minutes selon les dimensions, correspondant aux exigences coupe-feu EI 30 ou EI 60 des maisons individuelles. L'habillage des parois ossature bois par plaques de plâtre type F (coupe-feu) assure la conformité réglementaire sans traitement ignifuge supplémentaire. Les assureurs n'appliquent plus de surprime systématique sur les maisons ossature bois si le système constructif est agréé et le constructeur certifié.

Le béton armé, incombustible, dépasse largement ces performances avec des stabilités au feu de 1 à 2 heures selon l'épaisseur et l'enrobage des armatures. Cette robustesse rassure les propriétaires et facilite l'obtention de prêts bancaires dans certaines régions où la maison bois reste mal connue. Les deux matériaux respectent les mêmes exigences réglementaires en habitation individuelle, rendant l'argument du feu secondaire dans le choix structurel final.

Pathologies typiques et entretien à prévoir

Le bois craint l'humidité stagnante. Les pathologies classiques incluent le pourrissement des lisses basses mal protégées, les attaques fongiques en cas de défaut d'étanchéité de toiture ou de condensation dans les parois, et les déformations par séchage ou fluage si les bois de structure n'ont pas été séchés en classe de service adaptée. Le NF DTU 31.2 impose des classes d'emploi spécifiques : classe 1 pour bois en intérieur sec, classe 2 sous abri extérieur, classe 3 pour bois exposés sans contact avec le sol, classe 4 pour bois en contact avec sol ou eau douce.

Les traitements autoclave, par trempage ou aspersion, adaptent le bois aux usages extérieurs. Les essences naturellement durables (mélèze, douglas, châtaignier, chêne) limitent les traitements chimiques. Le bardage bois demande un entretien régulier : lasure ou saturateur tous les 3 à 5 ans pour bois non traités thermiquement, simple nettoyage pour bois thermo-chauffés qui grisaillent naturellement sans perte de durabilité.

Le béton subit des fissurations de retrait thermique ou structurel, des désordres d'étanchéité en fondations ou toitures-terrasses, et la corrosion des armatures si l'enrobage reste insuffisant ou si l'eau pénètre par des fissures non traitées. Le ravalement d'enduit intervient tous les 15 à 20 ans, contre 5 à 10 ans pour un bardage bois selon essence et finition. Le coût d'entretien global sur 30 ans reste comparable : interventions plus fréquentes mais moins lourdes en bois, interventions espacées mais plus coûteuses en béton.

Chantier, délais, coût global : impacts du choix de structure

Préfabrication ossature bois versus filière humide béton

La préfabrication en atelier constitue l'atout majeur de l'ossature bois. Les murs complets arrivent sur chantier prêts à lever, avec isolation, menuiseries intégrées, pare-vapeur et pare-pluie posés. Le gros œuvre hors d'eau hors d'air se boucle en 3 à 5 jours pour une maison de 100 m². Les aléas météo se limitent au jour de levage, réduisant les risques de retards et d'humidification des matériaux. La précision dimensionnelle, contrôlée en usine, facilite la pose des menuiseries, des réseaux et des parements intérieurs.

Le béton coulé en place ou les prémurs béton exigent coffrages, temps de prise incompressible (7 jours pour atteindre 75% de la résistance, 28 jours pour 100%), et une coordination plus lourde entre terrassement, ferraillage, coulage, décoffrage et maçonnerie. Le gros œuvre s'étend sur 6 à 8 semaines pour la même surface, avec une sensibilité accrue aux températures extrêmes (gel, canicule) qui altèrent la prise du béton. Les entreprises de maçonnerie restent nombreuses et bien formées, sécurisant la recherche de main-d'œuvre en zones rurales ou peu denses.

Les blocs béton se situent entre les deux : montage rapide, mais joints de mortier, chaînages coulés, séchage avant enduit. La mise hors d'eau hors d'air demande 4 à 6 semaines. Cette solution domine encore en lotissement standard, portée par des prix compétitifs et une image rassurante auprès des acquéreurs peu familiers du bois.

Impact sur planning, entreprises et budget

Le coût d'une maison ossature bois varie de 1 320 à 1 900 €/m² TTC en 2025, selon niveau de finition et complexité architecturale. Ce prix intègre préfabrication, levage, lot charpente-couverture, mais reste supérieur de 4 à 6% à une construction maçonnée équivalente. La maison béton ou blocs béton s'établit entre 1 400 et 1 800 €/m² TTC en construction traditionnelle. Le surcoût initial du bois se compense par les économies d'énergie (jusqu'à 30% sur le chauffage annuel grâce à la performance thermique) et par les délais réduits qui diminuent les frais de portage de prêt et de location pendant travaux.

Les aides financières cumulables (PTZ 2025, crédits d'impôt, exonérations foncières) atteignent 50 000 € sur certains projets ossature bois en zone tendue, réduisant l'écart budgétaire initial. La valorisation patrimoniale, estimée à +15% avec un DPE A ou B, améliore la rentabilité sur revente. Le béton, moins performant intrinsèquement sur le thermique, demande une ITE soignée et des équipements de chauffage performants pour atteindre les mêmes niveaux de certification énergétique.

La disponibilité de la main-d'œuvre joue un rôle décisif : les charpentiers et entreprises MOB se concentrent en périphérie urbaine et en zones sensibilisées au bois. Les maçons couvrent uniformément le territoire. Un projet bois en zone rurale isolée peut subir des surcoûts de déplacement ou de coordination, inversant l'équation budgétaire.

Extension, surélévation et évolutivité future

La surélévation bois sur maison béton existante représente un cas d'usage privilégié : limitation du poids ajouté, rapidité de chantier, possibilité de rester occupant pendant les travaux. Les fondations et murs porteurs existants supportent l'étage bois sans renforcement majeur si un diagnostic structure valide les capacités résiduelles. L'ancrage se réalise par platines métalliques scellées chimiquement dans les chaînages béton, assurant la reprise des efforts de contreventement.

L'extension ossature bois en appui sur maison maçonnée demande un traitement minutieux du raccord : joint de dilatation ou liaison rigide selon configuration, continuité de l'isolation et de l'étanchéité à l'air, harmonisation des finitions extérieures (enduit sur ITE ou bardage bois). Le coût d'une extension bois varie de 1 200 à 1 800 €/m² selon surface et complexité des raccordements.

La maison ossature bois autorise des modifications ultérieures : redistribution des cloisons légères non porteuses, création d'ouvertures dans les murs si on renforce le contreventement localement, ajout d'un niveau ou d'une aile sur fondations complémentaires. Le béton, plus rigide, limite ces évolutions : percement de voiles porteurs délicat, poids structurel figé, coût des interventions lourdes (découpe, reprise en sous-œuvre). Cette flexibilité future valorise l'ossature bois pour les propriétaires envisageant des adaptations au fil du temps.

Choisir entre bois et béton : grille de décision

Selon terrain, climat et PLU

Un terrain peu porteur ou compressible oriente vers l'ossature bois : descentes de charges réduites, fondations allégées, coût des micropieux ou pieux vissés diminué. Une étude de sol G2 AVP identifie la capacité portante et les risques géotechniques (argiles gonflantes, remblais, nappes), chiffrant précisément l'économie réalisée sur les fondations avec une structure légère. Un terrain rocheux ou très stable ne valorise pas cet avantage, ouvrant le choix vers le béton sans surcoût structurel.

Le climat influe sur le confort d'usage. En zone froide de montagne, la performance thermique intrinsèque du bois et la rapidité de montée en température favorisent l'ossature bois, complétée par un poêle de masse ou des refends lourds pour stabiliser les apports. En climat méditerranéen avec surchauffes estivales marquées, le béton avec ITE et protections solaires extérieures valorise son inertie thermique, limitant les amplitudes de température intérieure et réduisant le recours à la climatisation. Une maison mixte (RDC béton, étages bois) combine ces atouts.

Le PLU ou les règles du lotissement imposent parfois des contraintes esthétiques : façades enduites ou maçonnées, pentes de toiture, couleurs de bardages. Une ossature bois habillée d'un enduit mince armé sur ITE imite visuellement un mur massif, levant cette contrainte tout en conservant les performances bois. Les zones classées ou situées en périmètre de monuments historiques exigent des matériaux traditionnels apparents, favorisant le béton ou les blocs avec parement pierre.

Selon budget, confort et image recherchée

Le budget global intègre construction, énergie sur 30 ans, entretien et revente. Une maison ossature bois coûte 4 à 6% de plus à la construction, mais économise 30% sur les factures de chauffage annuelles et bénéficie d'aides majorées. Sur 25 ans, le coût global s'équilibre, voire bascule en faveur du bois si la revente s'effectue avec un DPE A ou B très valorisé. Une maison béton bien isolée par l'extérieur atteint des performances proches, mais le coût de l'ITE et les ponts thermiques résiduels diminuent la rentabilité.

Le confort acoustique en mitoyenneté, habitat groupé ou zone bruyante penche pour le béton ou une structure mixte avec refends béton et planchers lourds. Le confort thermique d'hiver et la rapidité de chauffe favorisent le bois. Le confort d'été en zone chaude sans climatisation oriente vers le béton à forte inertie. Ces arbitrages dépendent directement du mode de vie : occupation permanente ou secondaire, présence en journée, sensibilité aux variations de température.

L'image et la revente restent des critères subjectifs mais réels. Le béton rassure encore une part significative d'acquéreurs, surtout en zones rurales ou auprès des seniors peu familiers de l'ossature bois. Les jeunes ménages et profils sensibilisés à l'environnement privilégient le bois pour son bilan carbone et son confort perçu. Les banques financent désormais les deux solutions sans différence de taux si le constructeur reste certifié et la garantie décennale conforme.

Cas concrets : 100% bois, 100% béton ou mixte

Maison 100% ossature bois : Terrain compressible en périphérie urbaine, 120 m² habitables sur un niveau avec combles aménageables, RT2012 ou RE2020 visée. Fondations allégées (semelles filantes), murs préfabriqués levés en 3 jours, isolation biosourcée 200 mm entre montants, bardage mélèze naturel, plancher bois avec sous-couche acoustique renforcée, poêle à granulés central avec dalle béton locale pour la masse. Budget 1 600 €/m² TTC, DPE A, revente facilitée dans 10 ans avec prime verte, économie de 1 200 €/an sur chauffage.

Maison 100% béton : Terrain stable zone méditerranéenne, 140 m² R+1, grandes ouvertures sud, besoin d'inertie contre surchauffes estivales. Voiles béton armé, planchers poutrelles-hourdis, ITE 16 cm fibre de bois, enduit taloché blanc, brise-soleil bois sur baies sud, VMC double flux, chauffage PAC air-eau sur plancher chauffant. Budget 1 750 €/m² TTC, confort d'été optimal, entretien façade tous les 20 ans, DPE B, image rassurante pour revente locale.

Maison mixte bois-béton : Surélévation R+1 sur maison années 1980 en blocs béton, 80 m² créés, PLU imposant toiture à deux pans et façade enduite. RDC existant conservé et renforcé (chaînage complémentaire), étage ossature bois ancré sur dalle haute, isolation 240 mm laine de bois, enduit mince armé sur ITE pour harmoniser avec existant, charpente industrialisée, couverture tuiles. Budget extension 1 400 €/m² TTC, délai 8 semaines, valorisation patrimoniale +25%, maintien occupants pendant travaux.

Questions fréquentes

Quelles fondations pour une maison ossature bois sur sol argileux ?

Semelles filantes dimensionnées au minimum avec coupure de capillarité sous lisse basse, ou vide sanitaire ventilé si argiles gonflantes identifiées en étude G2 AVP. Micropieux possibles si portance très faible.

Comment traiter l'acoustique d'un plancher bois entre deux étages ?

Système masse-ressort-masse : sous-couche acoustique résiliente sous parquet flottant, masse lourde ajoutée (chape sèche, panneaux lourds), plafond suspendu sous solives avec suspentes antivibratoires, isolation laine de roche dense entre solives.

Le bois coûte-t-il réellement plus cher que le béton en 2025 ?

Surcoût initial de 4 à 6% compensé par économies d'énergie (30% sur chauffage), aides financières majorées (PTZ, crédits d'impôt), délai réduit limitant frais de portage. Coût global équilibré sur 25 ans.

Une maison ossature bois résiste-t-elle au feu ?

Oui. Les parois habillées de plaques coupe-feu atteignent EI 30 à EI 60 selon réglementation. Le bois massif se consume lentement et de façon prévisible, conservant sa portance. Assurances sans surprime si constructeur certifié.

Peut-on surélever une maison en blocs béton avec une structure bois ?

Oui, si un diagnostic structure valide la capacité portante résiduelle des murs existants. Ancrage par platines métalliques scellées dans chaînages, ossature bois préfabriquée, chantier rapide (3 à 5 semaines).

Comment éviter la condensation dans une paroi ossature bois ?

Pare-vapeur continu en face intérieure, calcul du point de rosée, éviter l'accumulation de couches imperméables côté extérieur, ventilation de lame d'air sous bardage, respect strict du NF DTU 31.2.

Quel entretien pour un bardage bois extérieur ?

Lasure ou saturateur tous les 3 à 5 ans pour bois brut non traité thermiquement, simple nettoyage pour bois thermo-chauffé qui grise naturellement sans perte de durabilité. Contrôle annuel des fixations.

Le béton bas-carbone change-t-il les délais de chantier ?

Prise légèrement plus lente (quelques jours de plus pour décoffrage), maîtrise des formulations et contrôle qualité accrus. Surcoût modéré (5 à 10%), impact carbone réduit de 30 à 50% selon formule.

Quelle structure pour une maison passive ou BEPOS ?

Ossature bois avec isolation renforcée (300 mm biosourcé), étanchéité à l'air < 0,3 vol/h, menuiseries triple vitrage, VMC double flux thermodynamique. Inertie rapportée par dalles béton ou refends maçonnés pour confort d'été.

Mixte bois-béton : quels risques de pathologies à l'interface ?

Ponts thermiques si isolation non continue, remontées capillaires si absence de coupure sous lisse basse, différences de dilatation mal compensées. Solutions : bande d'étanchéité, rupteurs thermiques, joints de fractionnement.

Glossaire technique

Ossature bois
Système constructif porteur composé de montants verticaux, lisses hautes et basses, panneaux de contreventement OSB, encadré par NF DTU 31.2.
Blocs béton
Éléments de maçonnerie standardisés en béton, assemblés par joints de mortier, formant murs porteurs chaînés selon NF DTU 20.1.
CLT (Cross Laminated Timber)
Panneaux bois lamellé-croisé massifs, utilisés en voiles porteurs, dalles ou refends, portées jusqu'à 8 mètres.
ITE
Isolation thermique par l'extérieur, enveloppe isolante continue posée sur gros œuvre, traitant ponts thermiques et préservant inertie intérieure.
Inertie thermique
Capacité d'un matériau à stocker chaleur et restituer lentement, stabilisant températures intérieures, mesurée en kJ/m³·K.
Pare-vapeur
Membrane étanche à la vapeur d'eau posée côté intérieur d'une paroi ossature bois, évitant condensation interne selon NF DTU 31.2.
Pare-pluie
Écran posé côté extérieur sous bardage ventilé, protégeant parois de la pluie battante tout en laissant diffuser la vapeur.
Eurocode 5
Norme européenne de dimensionnement des structures bois, définissant charges, classes de service, assemblages et contreventements.
Pont thermique
Zone de déperdition thermique linéique ou ponctuelle, mesurée en W/m·K, critique aux jonctions mur-plancher ou linteaux.
RE2020
Réglementation environnementale 2020, encadrant Bbio, Cep, Ic construction et Ic énergie des bâtiments neufs, favorisant stockage carbone.
Clarisse

Clarisse

Fondatrice & Experte Immo

Fondatrice de Habitat Bois Création. Après des années en agence immobilière classique, j'ai pivoté vers la construction durable et l'investissement vert. Je partage ici ma double expertise technique et financière.

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