Construire en bois en Bretagne répond aux défis du climat océanique tout en valorisant les ressources forestières régionales. Le Douglas et le pin maritime, essences locales cultivées sur 43 000 hectares, associent solidité structurelle et faible impact carbone. Voici dix atouts majeurs de ce mode constructif sous le ciel breton.
Une réponse au climat humide breton
La Bretagne subit une hygrométrie élevée, dépassant 80% durant 6 à 8 mois par an. Les structures bois équipées d'un pare-pluie HPV (Haute Perméabilité Vapeur) et d'un pare-vapeur hygrovariable régulent cette humidité sans dégradation. Le bois massif absorbe puis restitue la vapeur d'eau selon les variations climatiques, maintenant un environnement intérieur sain.
Exigez un test d'infiltrométrie garantissant une perméabilité à l'air inférieure à 0,60 m³/h.m² pour respecter les normes RE2020.
Des essences bretonnes robustes
Le Douglas (12 000 hectares régionaux) affiche une masse volumique de 450 à 530 kg/m³ et une classe mécanique C24 autorisant des portées jusqu'à 6 mètres. Le pin maritime (31 000 hectares) présente une conductivité thermique lambda de 0,13 W/m.K, 13 fois inférieure au béton. Les scieries bretonnes transforment ces grumes en chevrons, madriers et bardages contrôlés à 12% d'humidité.
Privilégiez le Douglas breton certifié PEFC pour une traçabilité complète depuis la forêt jusqu'au chantier.
Une protection durable contre les intempéries
Le traitement autoclave protège le bois en classe d'emploi 3 (exposition aux intempéries) et classe 4 (contact sol ou eau). Le produit pénètre l'aubier à cœur, formant une barrière contre champignons et insectes xylophages. Le bardage en Douglas naturel, posé avec une lame d'air ventilée de 20 mm, évacue l'humidité résiduelle et dure plus de 30 ans.
Prévoyez une lame d'air ventilée de 20 à 27 mm minimum entre le pare-pluie et les lames de bardage pour évacuer l'humidité par convection naturelle.
Une structure légère à haute résistance
L'ossature plateforme assemble des montants verticaux espacés de 40 ou 60 cm, renforcés par des voiles travaillants en panneaux OSB 3. Un mur ossature bois de 16 cm pèse 50 kg/m² contre 300 kg/m² pour un mur parpaing de 20 cm. Cette légèreté autorise les surélévations sur bâtiments existants sans renforcer les fondations.
Sur sol breton (granites altérés, schistes), les fondations superficielles à 50 cm de profondeur suffisent pour supporter la structure bois légère.
Une isolation thermique supérieure
L'isolation répartie entre montants accueille 145 à 220 mm de laine de bois ou ouate de cellulose, atteignant des résistances R de 3,8 à 5,8 m².K/W. L'ajout d'une isolation thermique extérieure de 80 à 120 mm cumule les résistances pour dépasser R = 6 m².K/W. Le coefficient U des parois bois oscille entre 0,15 et 0,18 W/m².K, contre 0,30 à 0,40 W/m².K pour les murs béton isolés.
Combinez isolation répartie entre montants et ITE extérieure en fibre de bois rigide pour supprimer les ponts thermiques aux jonctions.
Un bilan carbone exemplaire
Chaque mètre cube de Douglas stocke 1 tonne de CO2 capté durant sa croissance. Une maison ossature bois de 120 m² intègre environ 20 m³ de bois de structure, séquestrant 20 tonnes de CO2eq. Les constructions bois bretonnes utilisant des essences locales transportées sur moins de 150 km atteignent des bilans de 400 à 500 kg CO2eq/m², anticipant les exigences 2031 (415 kg CO2eq/m²).
Choisissez des bois certifiés Bois des Territoires du Massif Armoricain (BTMA) pour réduire l'empreinte carbone transport à 15-25 kg CO2eq/m³.
Des consommations énergétiques réduites
La RE2020 fixe une consommation maximale de chauffage à 12 kWhep/m².an. Les maisons ossature bois, combinant isolation renforcée (R > 6 m².K/W en murs, R > 8 m².K/W en toiture) et étanchéité maîtrisée, atteignent des consommations globales de 40 à 60 kWhep/m².an tous usages confondus. L'intégration de panneaux photovoltaïques en toiture (3 à 6 kWc) vise le statut BEPOS avec un bilan annuel nul.
Installez une ventilation double flux avec récupération de chaleur pour limiter les déperditions thermiques à 10%.
Un montage rapide et sec
La préfabrication des murs en atelier, incluant structure, isolation et membranes, transforme 80% du gros œuvre en assemblage industriel. Le montage sur fondations dure 2 à 4 jours pour une maison de 100 à 150 m², contre 4 à 6 semaines en maçonnerie. La fermeture immédiate du bâtiment protège les ouvrages intérieurs des pluies bretonnes. Les délais totaux oscillent entre 6 et 10 mois, contre 12 à 18 mois en construction traditionnelle.
Planifiez les phases sensibles (montage ossature, pose charpente) entre avril et septembre pour éviter les intempéries bretonnes fréquentes d'octobre à mars.
Une filière locale vertueuse
La forêt bretonne couvre 380 000 hectares avec un accroissement annuel de 2%. Les scieries régionales transforment 150 000 m³ de grumes locales en sciages certifiés NF Bois de Structure. La certification PEFC, détenue par 65% des propriétaires forestiers bretons, assure la traçabilité depuis la parcelle jusqu'au chantier. Les Documents de Transport de Bois mentionnent l'origine, l'essence et la certification de chaque lot.
Exigez les Attestations de Conformité NF EN 14081 (bois de structure) et NF EN 335 (classes d'emploi) pour chaque livraison.
Une durabilité prouvée
Les maisons ossature bois conformes au DTU 31.2, protégées par bardage ventilé et traitement adapté, dépassent 100 ans de durée de service. Les colombages alsaciens ou maisons bretonnes à pans de bois attestent d'une pérennité pluriséculaire. Le bardage en Douglas naturel résiste aux intempéries durant 25 à 40 ans sans traitement préventif. Les finitions saturateur ou lasure ralentissent le grisaillement UV tout en autorisant les échanges hygrométriques.
Laissez le bardage Douglas vieillir naturellement vers une patine grise uniforme après 18 à 24 mois, ou appliquez un saturateur tous les 3 à 5 ans selon l'exposition.




